76. Respirer avec Arthur Guérin-Boëri, champion d’apnée

Arthur Guérin-Boëri est champion du monde… d’apnée. Cela peut vous paraître curieux d’avoir un apnéiste comme invité d’un podcast running. Et pourtant nous cherchons à maitriser lui et nous la même chose : notre utilisation la plus efficace de la respiration et de l’oxygène.

L’importance de la respiration

L’organisme fabrique de l’énergie par deux grands moyens : les métabolismes aérobie et anaérobie. La principale différence entre les deux est l’utilisation ou non de l’oxygène apporté par la respiration.

Le métabolisme anaérobie peut fonctionner en l’absence d’oxygène. Il permet un apport d’énergie explosif mais très limité. Nous l’utilisons pour les sauts, les sprints, les efforts intermittents…

Le métabolisme aérobie utilise lui l’oxygène. Il libère lui de l’énergie de façon relativement lente mais régulière. C’est un réservoir quasi inépuisable qui permet des efforts longs mais pas à puissance maximale. C’est l’endurance.

La course à pied est donc principalement aérobie. L’oxygène est donc notre principal carburant quand nous courons. Car c’est l’oxygène qui permet de transformer les aliments en énergie.

Et c’est pour cela que plus le système lié au transport de l’oxygène est performant plus nous sommes endurant et pouvons récupérer.

Voilà pourquoi la respiration est aussi importante. Et pourquoi je voulais faire un épisode sur ce sujet.

Les recherches montrent l’importance de la respiration. Des activités comme le yoga sont basés sur la respiration. Et le célèbre Wim Hof connu pour ses exploits dans le froid base sa méthode sur la respiration.

Nous manquons de souffle

Respirer est un acte inconscient pour nous. Une fois la première bouffée d’air prise à la naissance nous n’y pensons plus. Nous respirons entre 12 et 16 fois par minute au repos, soit environ 20 000 fois par jour.

C’est quand nous respirons mal ou arrêtons de respirer que nous prenons conscience de ce mécanisme vital. Comme l’explique d’ailleurs Arthur il doit faire un travail mental important pour lutter contre l’envie naturelle de respirer.

La course à pied m’a permis de prendre conscience de la respiration. En progressant à mon rythme dans le running, j’ai découvert à quel point ce fonctionnement inconscient auquel je n’avais pas pensé pendant 40 ans pouvait et devait en fait être travaillé.

Plus l’effort augmente et plus notre respiration va s’accroître pour apporter toujours plus d’oxygène et ainsi plus l’énergie. Si le volume d’air inhalé au repos est de 6 l/m, il peut monter jusqu’à 100 l/m lors d’une course intense.

Voilà pourquoi la respiration nous pose souvent problème. Nous avons le souffle court, nous sommes à bout de souffle. Le point de côté serait aussi une crampe musculaire du diaphragme qui se trouve beaucoup plus sollicité et accélère sa contraction mais aussi sous oxygéné puisque le sang n’arrive pas à l’atteindre.

Nous avons tous fait l’expérience de ces difficultés à respirer. Cela nous coupe tout élan et toutes nos forces. Nous ne sommes plus capable d’avancer. Car oui nos limites musculaires et respiratoires sont liées.

Pire c’est probablement même la respiration qui nous fait défaut en premier.

Ainsi quand je demande dans le Hamsters Running Club quel est le premier souvenir de course des nouveaux membres beaucoup répondent : c’était horrible, je n’arrivais plus à respirer.

La respiration est capitale pour la santé

Mais j’ai aussi découvert que je respirais mal et pas seulement dans le sport. Mon naturopathe comme mon osthéo ont pointé le fonctionnement non optimal de mon diaphragme.

J’ai ainsi découvert mes faiblesses et les progrès que je peux faire dans le domaine. Et en creusant j’ai découvert un nouveau monde :

  • l’utilisation de l’oxygène,
  • la tolérance au CO2,
  • la cohérence cardiaque,
  • le rôle du souffle sur le stress,
  • le rôle du diaphragme dans mon corps et l’importance dans l’effort mais aussi pour mieux digérer.
Arthur Guérin-Boëri - Photo Alex Voyer

Arthur Guérin-Boëri – Photo Alex Voyer

La maitrise de la respiration et du mental

Comme je l’ai dit dans notre discussion avec Arthur, l’apnée et la course à pied ont pour moi un point commun : utiliser au mieux l’oxygène qui est notre véritable carburant. Lui comme nous à un moment ne pouvons plus respirer.

Mais Arthur Guérin-Boëri le choisit. Il choisit de s’immerger dans l’eau, utiliser son énergie et sa nage pour aller le plus loin possible. Sans respirer. Et dans le domaine il fait partie des meilleurs mondiaux. Plusieurs fois champion et recordman du monde de sa discipline.

La compétence d’Arthur c’est de maitriser son envie de respirer. Aller contre la nature, emmagasiner de l’oxygène et l’utiliser au maximum en allant le plus loin possible. C’est un travail mental intense dont il nous parle dans cet épisode. Et bien entendu aussi un travail physique.

Une telle compréhension et maitrise de ce mécanisme ne sert pas que pour l’apnée. Ce n’est pas pour rien si Arthur travaille à mettre ses compétences au service de sportifs en dehors de l’eau. Car il sait que ce travail de respiration améliore les performances. Comme il le dit, un marathonien peut améliorer son temps en focalisant une partie de sa préparation sur la respiration.

Dans cet épisode nous avons parlé de cette fameuse respiration et de ces mécanismes. Il nous donne quelques pistes pour la travailler dans cet épisode et même un exercice de 30/30 surprenant.

Arthur Guérin-Boëri - Photo Florian Gruet

Arthur Guérin-Boëri – Photo Florian Gruet

Un parcours de vie

Nous avons aussi parlé de son parcours, de son quotidien de sportif mais aussi de sa vision du développement personnel. Car il y a une autre dimension incroyable chez Arthur Guérin-Boëri c’est son parcours et sa vision du sport.

Voici un extrait de son livre Le bien-être sous l’eau qui a totalement parlé au hamster que je suis :

« Il est toujours temps d’entreprendre un travail sur soi. La vie est de plus en plus longue et l’apnée nous dit que la jeunesse dure longtemps. Notre société qui a froid au coeur incite trop peu les individus a se dépasser. Nous oublions que l’important est de devenir soi-même, il faut s’autoriser a explorer ses potentialités, sans écouter ceux qui nous exhortent a aller tout droit, a descendre la pente naturelle qui transforme peu a peu un jeune en vieux sans autre bénéfice. »

Enfin, Arthur nous parle de ses projets. Je vous préviens, si vous êtes aussi frileux que moi vous allez perdre un grand coup de froid.

Arthur Guérin-Boëri - Photo Alex Voyer

Arthur Guérin-Boëri – Photo Alex Voyer

Je pense que vous prendrez autant de plaisir à écouter cet épisode que j’en ai pris à l’enregistrer.

Liens :

— Bertrand

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