Tant de murs à faire tomber

Le 9 novembre 1989, j’avais 13 ans et ne comprenait pas tout à fait encore la vraie portée de ce moment historique. Je me rappelle de quelques images, d’allemands qui passent d’un côté à l’autre d’un mur éventré et se font la bise, du violoncelliste virtuose Mstislav Rostropovitch,… En fait, ce n’est vraiment que l’été suivant que j’ai saisi la portée de certaines choses.

Pendant l’été 1990, j’étais ainsi en Allemagne à quelques kilomètres de cette ancienne frontière. Quelques jours après mon arrivée, la famille d’accueil m’a emmené faire un tour de l’autre côté, en RDA. Je me rappelle du choc de voir un “pays” qui semblait avoir des décennies de retard sur l’Allemagne de l’ouest et la France, de l’état des routes, des rues, des magasins évoquant encore des tickets de rationnement, de trabants dépassées semblant être en carton…

Quelques jours plus tard nous sommes allés à Berlin, c’était le jour du concert The Wall, le 21 juillet 1990. Mais ce qui me marqua le plus, ce sont bien entendu ces restes de mur, de taper dedans avec un marteau pour en arracher un bout de béton peint, les harleys devant Checkpoint Charlie… mais surtout l’autoroute entre Berlin et Hanovre.

Pendant le trajet sur cette longue bande de béton entourée de barbelés et de miradors, la famille allemande m’avait raconté des anecdotes sur la très tatillonne douane est-allemande : les autorisations de faire des aller-retour pour la journée seulement sous peine de ne pouvoir repartir en RFA avant d’être interrogé de longues heures, les contrôles des véhicules qui pouvait aller jusqu’à filtrer l’essence et démonter les voitures… Une époque aussi où on tirait à vue, où les allemands de l’est n’étaient jamais vraiment sûr que leur voisin ne soit pas de la Stasi, où liberté d’expression et démocratie ne figuraient plus vraiment dans le dictionnaire.

Un “décor” d’immense prison à ciel ouvert qui enfermait ses ressortissants soit disant pour les protéger du “fascisme” de l’ouest. Une prison, une vraie, à laquelle un allemand de l’est naissant était condamné à vie pour le simple fait d’être né de ce côté là du mur. Ce mur qui avait été construit en 1961 parce qu’entre 2,6 et 3,6 millions d’Allemands avaient fuit la RDA entre 1949 et 1961 pour trouver asile et vie meilleure dans une allemagne de l’ouest qui retrouvait le sourire.

On l’appela le mur de la honte mais cela n’a pas empêché par la suite d’en créer d’autre. Des murs physiques (Israël, Espagne, Mexique), des murs informatiques pour empêcher l’information de passer (Chine notamment), des murs raciaux… Il y a encore tant de murs à faire tomber et surtout à éviter de construire.

— Bertrand

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2 comments… add one
  • DAVID Juil 13, 2012 @ 14:39

    Vous parlez a titre de comparaison d’autres murs de la honte dans le monde notamment celui concernant Israël.

    Je tenais à spécifier puisque à priori, vous ne faite pas la différence entre le mur de Berlin et celui dressé en Israël, que celui-ci à été mis en place pour protéger la population contre des attaques d’une entité appartenant à une liste répertorié comme terroriste par l’Union européenne…Le Hamas.

    Pour votre information 95% de 735 km sont constitué de barbelés…

    Quoiqu’il je ne vois pas ce que vient faire ce type d’information sur un site de crème de beauté pour métro…
    C’est lamentable !

    • Bertrand Juil 13, 2012 @ 14:51

      Quelque soit la raison pour laquelle on construit ces murs ils finissent par séparer et éloigner encore plus. Ce mur en Israël éloigne encore plus des peuples et ne fait que renforcer la séparation entre les deux. Et puis les millions de palestiniens ne sont pas tous terroristes. Une très grande partie du mur de Berlin était aussi fait de barbelés, de doubles rangées de grillages de plusieurs mètres. Pour avoir emprunté les autoroutes bordées de ces barbelés c’était saisissant et vraiment l’effet d’une immense prison à ciel ouvert.

      Pour le reste je publie votre commentaire pour montrer mon ouverture à la discussion mais le “lamentable” est de trop. C’est un blog personnel et je parle des sujets qui me plaisent. Si ça ne vous plait pas, ne revenez pas.

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