Bilan de mon presque Trail du Trèfle 2018

J’étais dimanche matin au départ du 25km du Trail du Trèfle mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Compte-rendu et vidéo de ma matinée de course.

Je vous dresse rapidement le tableau de mon dimanche. Je m’étais inscrit sur le 25km du Trail du Trèfle, à Saint-Sandoux, environ 30 minutes de Clermont-Ferrand. ll est réputé assez difficile, avec deux belles ascensions bien raides (1000m de dénivelé au total), et technique avec des gorges et un pierrier notamment. Mais si j’ai bien pris le départ comme prévu, je n’ai rien vu de tout ça.

Besoin de me tester

Le Trail du Trèfle était mon dernier gros trail avant de me lancer dans ma préparation marathon qui débutera mi-juillet. J’en avais entendu parler et j’avais envie de le découvrir. Je l’avais donc ajouté à ma liste d’objectifs mais j’hésitais sur la distance. Au départ je voulais faire le 13km.

Et puis avec le projet marathon se précisant j’ai décidé d’augmenter la distance. J’avais envie, besoin, de me tester sur une durée de course dépassant largement les 2 heures voir atteignant les 3 heures. Cela faisait partie de mes interrogations pré-marathon. Le marathon ce sera 3h45 à 4h de course.

Et puis j’avais aussi besoin d’avoir un bel objectif motivant en ce printemps. Si je m’entraîne deux fois par semaine avec le club je me suis souvent contenté de ces séances sans aller courir systématiquement le dimanche. De pus plus j’ai peu de courses à mon programme.

En fait, depuis la naissance de ma fille en janvier, je n’avais fait qu’une course, l’écotrail de Cournon. Début avril, en regardant le marathon de Paris à la télévision, je me suis donc inscrit sur le 25km du Trèfle en me disant que j’allais me préparer en conséquence.

Comme une sortie longue

Mon idée était donc d’ajouter une séance d’endurance fondamentale avec une sortie longue le dimanche à jeun au sot du lit. La sortie longue est le passage obligé du coureur pour développer l’endurance de base et permet de se préparer à courir mieux plus longtemps avec tout ce que ça engendre. Niko a fait un bon article sur l’intérêt de la sortie longue sur Running-Addict. Une sortie longue le dimanche c’est 1h15-1h30 environ. En endurance fondamentale, c’est à dire lentement, cela ne fait pas un gros kilométrage. Souvent moins de 15km en fait.

Je peux les faire à jeun sans problème. Mais dépasser 1h30-2h de course change fondamentalement les choses car il faut gérer l’alimentation et l’hydratation plus soigneusement. Et puis c’est juste plus long et donc potentiellement plus lassant. Le fait d’être en course me garantissait de trouver d’autres personnes sur le chemin et passer le temps plus vite en cas d’ennui.

Toutefois, avant dimanche, j’étais conscient que ma préparation était un peu courte pour la distance. Je n’avais finalement pas fait beaucoup de sorties longues. Et la plus longue était de 16km le dimanche précédent. J’ai donc décidé de considérer ce trail comme une sortie longue. Certes dans une ambiance galvanisante et sur des chemins que je ne connais pas, mais une sortie tranquille.

Lentement mais sûrement

Car le principe de l’endurance fondamentale, et de la sortie longue, c’est d’avancer tranquillement mais sûrement. Mon objectif sur cette course était surtout de prendre du plaisir et surtout de gérer mon effort. Partir doucement, gérer, et accélérer un peu à la fin si j’avais de l’énergie.

Je tablais donc sur une moyenne entre 9 et 10km/h sur le plat et bien moins rapide en montée. Pour donner une idée, seul les deux premiers du 25km ont dépassé les 10km/h de moyenne sur l’ensemble de la course. Oui quand ça grimpe tout le monde finit par ralentir ! Et mieux vaut ne pas s’enflammer sur le plat pour ne pas arriver grillé en montée.

Et quitte à considérer cette course comme un entraînement, j’avais aussi décidé de valider mon alimentation en course : un bon petit-déjeuner adapté trois heures avant, pâtes d’amande et fruits secs dans le sac, eau et petite flasque de boisson sucrée. Pas de gel comme beaucoup d’autres coureurs. Du naturel.

Et me voici donc au départ frais comme un lapereau découvrant le printemps avec le sourire. Mais un lapereau conscient qu’il ne fallait pas s’enflammer. Je me suis donc placé en fin de peloton pour laisser partir devant la bande des fous furieux et ne pas tomber dans le piège d’une allure trop rapide qui m’aurait fait exploser.

Lost in Auvergne

Rien à dire sur les premiers kilomètres. Je suis bien, un petit groupe se forme avec la même allure que la mienne. Petit bonus, deux gars ont les encouragements de leur famille sur plusieurs points de passage et nous en même temps. Le terrain est gras et humide, et dès le troisième kilomètre j’ai les pieds trempés après un passage de rivière. Le bonheur du trail !

Mais au bout d’un moment, plus d’encouragements, plus grand monde devant ni derrière et quelques doutes surgissent. On semblait toujours partir à l’opposé du puy de Gourdon qui était la première difficulté au km9. Mais bon on suivait un marquage au sol. Le parcours était sympa avec de chouettes parcours dans les champs, une belle descente technique, des passages amusants…

Km 17. Tout va bien… mais je ne suis pas sur le bon chemin !

Toutefois le doute augmente. Au km17 je devrais déjà avoir passé le ravitaillement. Surtout, le fameux puy de Gourdon m’avait semblé bien moins raide qu’annoncé. Et puis, un gars me dit qu’on ne devait pas passer là où nous étions. Il décide alors de s’arrêter pour appeler sa femme qui est au ravitaillement pour avoir la confirmation et qu’elle vienne le chercher.

Moi je poursuis mon chemin, je mange tranquillement, je prends aussi le temps de faire une petite vidéo dans la forêt en montée. Le cadre est sympa ! Et puis je vois un groupe revenir à l’envers. Ils ont fait demi-tour quand ils se sont rendus compte que nous suivions le balisage… d’une course de VTT de 80km. Là c’était confirmé, nous n’étions pas sur le bon chemin. Mais en suivant le balisage on risquait de se retrouver bien loin !

Nous avons donc décidé de repartir dans l’autre sens et de trouver un moyen de rentrer. A ce moment là nous avions fait 18km. Refaire le chemin à l’envers nous aurait fait faire 36km au total. Trop ! Ceux qui connaissent le coin proposent alors de rentrer par la route jusqu’au ravitaillement d’Olloix à 10km de là puis se faire récupérer en voiture.

Cela ne me semble pas très palpitant mais il fallait bien rentrer et limiter la casse. Au bout de 2-3 km nous apercevons d’autres coureurs à proximité d’un village. En fait, ils arrivaient d’un ravitaillement. Là nous pensions pouvoir récupérer le parcours !

Mais en fait nous n’avions rien à faire là. Ce ravitaillement était celui de mi-parcours du 42km et nous n’aurions jamais du passer par là. Et surtout, si nous suivions le parcours balisé, il nous restait donc encore plus de 20km à faire !

Course d’orientation

Notre petit groupe de coureurs égarés s’est alors séparé. Certains ont décidé de poursuivre leur idée première d’aller à Olloix par la route. Moi et deux camarades d’infortune avons décidé de trouver un chemin plus sympa et surtout plus court pour rentrer sur nos jambes.

D’autant que Maps sur mon iPhone m’indiquait que la grosse montagne face à nous était le fameux puy de Gourdon, première difficulté prévue de la course. Mon idée était simple, si nous montions là haut nous serions en mesure de reprendre le chemin à l’envers.

On a donc suivi les indications du GPS entre routes et chemins. Nous n’avons finalement pas grimpé le puy mais avons commencer à le contourner quand… nous sommes tombés comme prévu sur le balisage du trail ! Il nous suffisait alors de le suivre à l’envers pour rentrer au point de départ tout en essayant de couper pour raccourcir la distance. C’est ce que nous avons fait tranquillement.

L’avantage de cette méthode c’est que nous avons pu découvrir notre erreur de parcours. Car oui, nous nous étions perdus au bout de quelques kilomètres seulement, en fait entre les kilomètres 5 et 6 ! Nous avions donc couru plus de 10km avant de nous rendre compte de notre erreur ! En fait nous étions parti sur un chemin vers la gauche au lieu de couper à travers champ tout droit.

Finir en courant

Dans le village j’ai aussi demandé à une mamie le chemin le plus court pour rentrer. Finalement nous avons réussi à rattraper la route la plus directe. A 2km de l’arrivée, un pompier qui allait récupérer les autres perdus à Olloix nous a proposé de monter dans sa voiture mais nous avons préféré finir en courant. Franchement, cela m’aurait fait mal au coeur de ne pas finir en courant en étant si proche de l’arrivée.

Nous avons ainsi rallié le départ avec une bonne fatigue mais aussi une fraicheur inattendue dans la dernière montée. Sentant l’arrivée proche, nous avons même pu accélérer, doubler des concurrents du 25km qui ne s’était pas perdus et bénéficier de quelques encouragement et félicitations des habitants et spectateurs. Au final, je termine en 4h02, 105ème sur 125 arrivés et 6km de trop au compteur. Mon GPS annonce alors 30,7km et 850m de dénivelé.

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Presque Trail du Trèfle. J’ai bien pris le départ du 25km du Trail du Trèfle comme prévu, mais je me suis trompé de chemin rapidement avec un d’autres coureurs. Nous sommes un paquet a avoir manqué un embranchement puis avoir suivi un parcours marqué au sol… d’une course de VTT de 80km. On a récupéré le parcours du Trail au bout de 20km mais c’était le parcours du 42km. Le reste c’est de la navigation au GPS pour retourner au départ, et même une partie du parcours à l’envers, ce qui nous a permis de comprendre notre erreur. J’ai raté les deux puys, les pierriers mais j’ai fait plus de kilomètres. Au final je suis content car je finis bien et je vois que je peux courir 4h sans crampe, sans mal de ventre et avec le sourire à l’arrivée. Encourageant avant d’entamer la préparation marathon dans quelques semaines. . . . . #instarun #instarunfrance #runinfrance #run #courseapied #trail #trailrunning #courir #runningaddict #runner #courseapied #course #stravarun #strava #runforrestrun #auvergne #myauvergne #bertrandfit #activre #dubndiducrew

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Bilan

Alors forcément il est difficile pour moi de faire un bilan du parcours de ce trail. Il a l’air sympa et difficile mais je n’en ai fait que 20%. Je n’ai fait que 5km du parcours réel ! Mais je vais plutôt faire un bilan personnel et donner un petit conseil.

Même si je suis déçu de ne pas avoir fait le parcours, je suis content de ma matinée. Je suis arrivé plutôt en forme malgré le sur-kilométrage qui équivaut finalement pratiquement à la charge d’un marathon. On considère souvent que 100m de dénivelé correspondent à 1km de plus. Donc oui je suis capable de tenir le temps et la distance, surtout avec une préparation adaptée.

J’ai fini sans crampe, sans problème musculaire, sans mal de ventre. Et je peux le dire en écrivant l’article quelques jours plus tard, les courbatures furent limitées. Bref physiquement je suis bien, mon alimentation et mon hydratation sont bien. Sur ces points c’est un bon dimanche car j’ai validé pas mal de choses.

Pour finir, un petit conseil que je donne aussi dans la vidéo. Je fus assez surpris de constater que beaucoup de coureurs partent sans téléphone. Nous étions deux avec un téléphone dans le premier groupe de perdus et j’étais le seul dans notre petit groupe de trois. Ne partez pas sur les chemins, même pour une course balisée, sans téléphone pour pouvoir appeler en cas de soucis. Vous pouvez vous perdre, la preuve, mais aussi chuter. Vous aurez besoin de prévenir quelqu’un et/ou de retrouver votre chemin. Et le GPS est très pratique quand vous êtes perdu.

C’était ma dernière course avant la préparation marathon. Je vais finir le mois de juin tranquillement avec les entraînements du club et de l’endurance fondamentale en plus. Fin juin, je ferai une pause de 15 jours avant de commencer à rentrer dans la préparation marathon le corps et l’esprit frais.

— Bertrand

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