Le polaroid c’est comme le disque vynil. La technologie et le numérique ont remplacé l’analogique chez pratiquement tout le monde mais il reste une frange d’utilisateurs qui lui trouvent un charme fou. Un quelque chose que l’on ne trouve pas dans les puces électroniques. Il y a ceux qui comme moi installent des applis sur leur iPhone pour faire du faux Poloraid et il y a ceux qui gardent ou achètent un vrai appareil Polaroid. Ce sont eux qui intéressent la société Impossible.
Un nom de société qui sonne comme le premier mot qui viendrait à l’annonce de leur pari : relancer une production de pellicules pour appareil Polaroid. A la base c’est une histoire tragique : une usine de 1200 ouvriers qui ferme, 4 personnes restent employés pour la démonter. Les autres salariés qui ont plus de 50 ans cherchent tous comment finir leur carrière professionnelle, obligés d’accepter des emplois qui ne leur correspondent pas.
Ce tableau sonne comme un film. On pourrait le planter dans de nombreux pays occidentaux où l’industrie lourde disparaît, laissant derrière elle friches industrielles, chômage et peine dans les coeurs des ouvriers qui ont passé une grande partie de leur vie ici. Un début qui fait un peu Full Monty.
C’est alors qu’arrive un autrichien, travaillant chez Lomo, avec cette idée incroyable. Il parvient à convaincre le directeur technique chargé du démantèlement, ce dernier reconstitue une équipe de quinquagénaires et l’aventure commence. Remettre en route les machines, trouver les produits chimiques, réinventer le processus de fabrication… pour livrer les premières pellicules en 2010.
Le pari est fou mais l’aventure est belle, un peu héroïque et chevaleresque. Elle a du sens et redonne du sens à la vie de ces ouvriers. Si ça marche, nos quinqas pourront même embaucher des jeunes, recréer de l’emploi. Et en ces temps où on ne croit plus en grand chose et pas vraiment dans les vertues de l’entreprise, elle fait du bien…