Quand on est petit on nous apprend plein de règles de politesse : dire bonjour et merci, tenir les portes, laisser sa place dans le bus aux personnes âgées et femmes enceintes, être courtois, ne pas dire “merde”, ne pas mettre la main aux fesses des filles… Mes parents m’ont aussi appris que le savoir-vivre pouvait consister à laisser passer quelqu’un à la caisse d’un supermarché si cette personne n’avait que quelques produits alors que nous avions un chariot plein.
J’ai tout retenu en disant “oui maman” et depuis j’applique aussi consciencieusement que je le peux ! Cependant, depuis quelques temps j’ai quelques doutes sur ces choses que l’on m’a apprises, ou plutôt sur le fait qu’on les a apprises à tout le monde.
Je vais par exemple de temps en temps dans un supermarché de Chamalières. Ceux qui ne connaissent pas cette commune de quelques milliers d’habitants, peuvent imaginer que c’est un peu le Neuilly de Clermont-Ferrand. Une concentration de gros revenus sans HLM ni piste cyclable, il faut bien laisser de la place pour garer les belles voitures.
Revenons donc à mon supermarché. Je n’y fais jamais les courses complètes mais justes quelques courses de dépannages à midi ou le soir en sortant du boulot. Ce soir par exemple je n’avais besoin que d’un tablette de chocolat et de croquettes pour chat : 7,15 euros à la caisse !
Je choisis la caisse avec le moins de monde possible : un monsieur avec un panier moyennement rempli, une dame avec un chariot plus rempli. En fait je n’ai pas vu cette bonne femme prout-prout au départ car elle était deux mètres plus loin en train de finir de prendre quelques produits. Bien entendu dès qu’elle m’a vu arriver elle a bien vérifié que je ne la doublais pas elle et son chariot bien rempli.
Elle est tout de même vite revenue, sait-on jamais si j’étais le malotru que je suis forcément. Elle m’a ensuite bien regardé de la tête au pied : mon trench, ma belle chemise blanche, ma veste et mes derbies. Oui j’étais bien habillé aujourd’hui. Pour ma part pas besoin de la regarder bien longtemps pour reconnaitre une de ces bonne femme bourgeoise qui font tout le “charme de Cham” et qui ont toutes le même comportement dans pareil cas.
Ainsi, malgré mon sourire et mes deux produits dans la main, la dame n’a pas bronché avec sa petite bouche pincée. Elle a bien analysé deux-trois fois ce que j’avais dans les mains, mais a vidé son chariot tranquillement. Pendant ce temps la première personne a eu le temps de payer et partir et moi j’aurai eu le temps de donner mes 7,15 euros à la caissière pendant que la Dame finissait de vider son chariot.
Au lieu de ça j’ai du me coltiner le déballage et le re-rangement dans le chariot de quelques 120 euros de produits, et je ne parle pas de la sortie distinguée mais terriblement lente de la carte gold. Quand elle a enfin laissé la place je lui ai fait un grand sourire accompagné d’un grand “bonne soirée madame” comme ma maman m’a toujours appris…
elle doit pas aimer les chats… du coup les croquettes ça lui a pas plu… ou alors c’est le choco: “non mais c’est quoi ce manant qui s’empiffre!?”
Whaouh ! j’aurai pas réussi à ne pas faire une sale réfléxion , surtout en me faisant dévisager des pieds à la tête !
Quelle patience, franchement, je pense que si j’avais été à ta place elle se serait pris une sale réflexion. Des fois, les gens sont vraiment odieux et gratuitement en plus, ça m’écœure !
Me serait payée le culot, je crois !
ouais… Comme quoi prout prout ne veut pas dire savoir vivre.
Je me suis dit en lisant le premier paragraphe : “il a au moins quarante balais, comme moi, on n’apprend plus ça de nos jours” (mode mémé activé). Puis j’ai réfléchi… Le savoir-vivre n’est pas une question d’âge puisque nos ainés semblent frappés d’amnésie aux caisses des supermarchés !! (et ça n’a rien à voir avec une quelconque forme de sénilité précoce !).
tu m’etonne, comme on dit, c’est pas toujours les plus riches qui vivent les mieux….