YouTube a annoncé il y a quelques jours la modification des règles d’accès à la monétisation des vidéos par les créateurs. Si cette annonce a d’abord fait l’effet d’une « baffe numérique » en pleine gueule des petits créateurs qui se sont sentis trahis par la plateforme, c’est finalement une nouvelle qui ne change rien. Pire, c’est peut être même une très bonne nouvelle !
Désormais l’accès à la monétisation Adsense sera réservée aux chaînes ayant cumulé 4.000 heures de vues dans l’année et dépassé les 1.000 abonnés. Des critères qui ne paraissent pas très haut mais le sont suffisamment pour beaucoup.
Je me suis d’ailleurs fait exclure mes deux chaînes du programme de monétisation. Ma chaîne personnelle ne remplit aucun des critères, celle de Cyberbougnat a largement dépassé le chiffre de vues mais pas le nombre d’abonnés.
Quand je l’ai annoncé sur Twitter et Facebook la semaine dernière, certains espéraient que cela ne me pose pas problème. Sur le plan financier, la perte est minime. Quelques dizaines d’euros par an. Ce qui m’a surtout étonné c’est la raison évoquée : améliorer la qualité.
On peut être surpris que YouTube améliore la qualité en se misant sur un critère quantitatif aussi facile à biaiser. Soyons clair, ceux qui voudront tricher pourront le faire facilement même si l’intérêt reste très limité.
Mais YouTube a un soucis de monétisation et de Brand Safety identique à celui de Facebook qui a de son côté opté pour une modification de l’algorithme. Normal, Facebook n’a pas d’autre moyen de pression.
Pourquoi c’est une bonne nouvelle !
Le contenu de cet épisode est plutôt de voir la bonne nouvelle derrière ce qui semble être un mauvaise nouvelle. Voici quelques réflexion développées dans cet épisode :
- Cela ne vous empêche pas de faire grossir votre chaîne : YouTube n’exclut pas les petits créateurs de la plate-forme. Vous pouvez continuer à faire de la vidéo. Cela n’impacté pas vos chances d’être découvert car les systèmes de classement et monétisation ne sont pas liés.
- Le programme reste accessible : les critères ne sont pas si élevés. Il ne faut pas des millions de vues pour y accéder.
- Cela ne change pas franchement votre business : le programme Adsense rapporte tellement peu à petit créateur que ça ne change franchement pas notre business. Les petits créateurs qui se trouvent exclus du programme ne touchaient pas grand chose.
- L’impact est surtout psychologique : on semble perdre un source de monétisation. Mais il ne faut surtout pas prendre cela pour un rejet de la part de YouTube qui ne nous connait de toute façon pas.
- Au moins maintenant vous savez que la publicité n’est pas une source de revenus : on l’avait évoqué dans l’épisode avec Maximus sur YouTube et la vidéo. La pub n’est pas un business model viable actuellement. Maintenant vous n’avez même pas le choix d’opter pour lui au départ.
Changez d’état d’esprit
Ce changement ne doit pas vous faire quitter YouTube. La plateforme reste un lieu de choix pour être découvert à condition de jouer le jeu du contenu adapté à une audience et se pencher sur la question du SEO.
Ces règles ne vous empêchent pas de faire des vidéos. Mais elles vous obligent juste à revoir votre état d’esprit. N’attentez pas de l’argent de YouTube, regardez comment vous pouvez gagnez de l’argent grâce à YouTube qui n’est rien d’autre qu’un outil.
Le soutien via Patreon est par exemple bien plus régulier et valorisant. L’affiliation, la vente de formations, de conseils et prestations, la vente d’un ebook ou un partenariat avec une marque seront plus rentables. Très suivi sur Instagram et YouTube, Peter McKinnon propose par exemple des packs de filtres pour Lightroom et Premiere qui permettent d’imiter le look de ses images. Vous pouvez même faire un tutorial sur YouTube qui sera la porte d’accès à une formation vendue sur Vimeo ou votre site.
Morale de l’histoire : Attrapez les gens dans YouTube et transformez les ensuite en contact pour leur proposer vos offres et services.