Facebook a appliqué à Instagram le même principe de tri du flux des photos à consulter. Le réseau est ainsi passé de l’affichage chronologique de sa naissance à l’affichage algorithmique en juillet 2016. Cela n’a pas empêché le réseau de grossir massivement mais soulève de nombreuses questions dont la principale : « mais comment faire pour que mes photos soient vues. »
Instagram a répondu en partie en donnant quelques éléments de réponse via son chef de produit à quelques sites US. C’est une sorte d’éducation au fonctionnement pour guider les utilisateurs vers l’idéal selon eux et éviter que les utilisateurs se plaignent que les photos ne soient pas vues et pensent que Facebook le fait exprès pour vendre de la pub ! Mauvaises langues !
Comme pour Facebook, l’idée avant est toujours de faire en sorte que l’utilisateur prenne plaisir à consulter Instagram. L’intérêt d’Instagram est de faire en sorte que les premières publications qu’il va voir plaisent à l’utilisateur et qu’il passe plus de temps pour voir la suite. Sinon ça devient ennuyeux… et ça prendrait le chemin de Facebook. Pour cela il faut lui montrer les photos qu’il a envie de voir, en priorité des gens qu’il apprécie et quand il le souhaite.
Il y a une certaine logique dans la mise en place de ces algorithmes. Plus il y a du monde sur le réseau qui publie, plus vous avez de chance de suivre plus de monde, et moins vous avez le temps de voir toutes les photos de tous, ou même une photo de chacun. Alors, l’algorithme est chargé de faire le tri avec des recettes qui doivent fonctionner pour plus de 800 millions d’utilisateurs.
Selon Instagram, un utilisateur passait avant à côté de la moitié du contenu de ses amis et en verrait maintenant 90%. Dans l’histoire il y a un perdant, il en faut toujours un, c’est l’influenceur qui cumule les fans sans trop se soucier d’eux.
Avant l’algorithme, on connaissait à peu près le pourcentage de vues d’une photo. Un influenceur pouvait donc se vendre en fonction de ça et c’était assez régulier. Avec l’algorithme, certaines publications sont très vues et d’autres pas du tout. Mais Instagram le promet, aucune publication n’est cachée. Si vous faîtes défiler le flux vous obtenez toutes les photos. Mais pour nous producteurs de contenus, l’intérêt est bien d’être vu rapidement.
On avait une idée assez claire du fonctionnement général du fil Instagram. On savait que le réseau privilégiait les publications de vos proches, au sens Instagram cela signifie les personnes avec lesquelles vous interagissez. Mais la question était de savoir comment exactement, mais aussi comment il remplit les trous pour fournir tout le temps du nouveau contenu.
Les critères pris en compte par l’algorithme
Instagram a donc expliqué qu’il se base sur trois critères principaux qui ne sont pas sans rappeler ceux de Facebook :
- intérêt : Instagram essaie de déduire si le post va vous plaire. Déterminé par le comportement passé sur un contenu similaire et potentiellement une analyse visuelle du contenu réel de la publication.
- récence : quand a été postée la photo, avec en priorité les publications récentes et jugées opportunes par rapport à ceux plus anciens.
- relation : la relation entre la personne qui publie et qui consulte. Bien entendu tout ça est déterminé pour chaque utilisateur et en grande partie via une analyse de son comportement. Plus vous interagissez avec quelqu’un (likes, commentaires, messages privés, personne taguée), plus vous avez de chance de voir les posts remonter en tête de votre flux.
En tant que producteur de contenu on a une certaine marge de manoeuvre sur ces points. Il faut produire des photos intéressantes régulièrement et jouer le jeu de la discussion. Bref rien de neuf !
S’ajoutent aussi certains critères qui dépendent ensuite à 100% du consommateur de contenu :
- est-ce qu’il ouvre souvent l’application,
- à quel moment de la journée,
- combien il suit de personnes. Plus il en suit moins vous avez de chance que chaque photo soit vue.
Là bien entendu on ne peut rien faire. Instagram a aussi démystifié quelques croyances :
- à la différence de Facebook, il n’y a pas de format préféré entre photo et vidéo. Mais si vous n’arrêtez pas de défiler pour regarder plus longuement une vidéo, vous en verrez moins
- Instagram ne favorise pas les utilisateurs de stories ou de live,
- Instagram ne vous déclasse pas si vous publiez beaucoup, mais va logiquement ne pas afficher des photos très rapprochées dans le temps,
- le shadow banning (sanctionner l’utilisation de certains hashtags très populaires pour se montrer) n’existe pas,
- Instagram ne favorise pas la viralité d’un compte perso ou d’un compte business. On constate tout simplement qu’il n’y a pas de viralité dans Instagram.
Conclusion pour un créateur de contenu
Soyons honnête, vous ne pouvez pas vraiment faire grand chose pour truander l’algorithme. Il n’y a pas de véritable martingale pour être certain qu’une photo soit vue systématiquement. Mais vous pouvez utiliser ses forces. Comment :
- faire du bon contenu qui intéresse votre audience. Une personne qui apprécie un contenu, aime plus facilement et appuie donc sur le coeur et c’est bon pour l’algo
- créez de l’interaction et interagissez. Que ce soit de manière publique ou privée vous devez interagir. C’est le but d’un réseau social non !?
- Faites le régulièrement et si possible tous les jours pour tenter votre chance souvent.
- Et surtout si vous ne voulez pas qu’Instagram soit ennuyeux, ne le soyez pas vous même. Créez le contenu que vous aimeriez consulter !