Et si nous réfléchissions à la création de contenu de manière économique et comptable ? C’est l’approche en stock et flux. C’est la distinction entre contenus éphémères et contenus qui ont une vraie durée de vie potentielle, à condition de leur permettre de l’avoir.
Dans un billet daté de 2010, Robin Sloan avait fait l’analogie entre contenus et la notion économique de stock et de flux. Il y a ainsi deux sortes de quantités économiques dans le monde. Le stock qui est une valeur statique et le flux qui est une valeur dynamique en fonction d’une durée.
Robin Sloan l’utilise pour distinguer deux types de contenus :
- Le flux : les statuts sur les réseaux sociaux et les tweets, « le flux de mises à jour quotidiennes et sub-quotidiennes qui rappelle aux gens que vous existez. »
- Le stock : ce qui est durable, « le contenu que vous produisez qui sera toujours aussi intéressant dans deux mois (ou deux ans) qu’aujourd’hui. C’est ce que les gens découvrent via la recherche. C’est ce qui se propage lentement mais sûrement, créant des fans avec le temps. » C’est votre blog. C’est aussi ce que j’appelle le contenu evergreen.
Les deux notions sont liées en économie mais aussi dans le contenu. Si une personne découvre le contenu sur votre blog, elle doit pouvoir vous suivre sur les réseaux sociaux pour rester connectée à vous et discutez.
Toutefois, dans le domaine du contenu, une partie de la mécanique s’est grippée. Jusqu’à peu nous utilisions les réseaux sociaux pour faire connaître le contenu de son blog et son site. Mais comme il le prédisait dans son billet écrit en 2010, le flux l’a emporté sur le stock. Nous avons négligé le stock, nos blogs, pour produire plus de statuts.
Nous avons alors cédé à la facilité de publier des tweets plutôt que des billets de blog, des photos sur Instragram plutôt que des photoblogs, des stories plutôt que des vlogs. Nous avons ainsi négligé notre stock et nous avons placé bien plus de contenu chez elle que chez nous. Le flux l’a emporté sur le stock.
Et maintenant que les plateformes de flux ont gagné la partie, elles ont brusquement changé les règles du jeu. Ainsi le flux fonctionne moins bien, et nous nous rendons compte des dégâts et de notre dépendance. Les plateformes de flux comme Facebook ne cessent de placer des barrières pour éviter que vous ne partagiez les contenus vers votre site dessus. Même en payant vous n’êtes pas certain d’y arriver encore.
La vraie question à se poser est maintenant de savoir où nous mettons la priorité et de revoir notre mix. Autrement dit, la question du mix entre stock et flux est toujours valable mais avec une petite variante : le contenu que je produits sera-t-il toujours intéressant demain et dans quelques jours ? Si la réponse est oui, à mon sens, le contenu devrait rester dans votre stock et être seulement relayé dans le flux.