Les créateurs et les contenus les plus populaires sont ceux qui durent. Et c’est vrai quelque soit le média. La construction d’une audience prend du temps. Nous sommes donc partis, vous et moi, dans un marathon !
50% des podcasts comptent moins de 14 épisodes
J’ai vu des statistiques intéressantes sur l’univers du podcasting. L’auteur a analysé les podcasts du catalogue de l’application Castbox qui représente environ 3% des écoutes selon Libsyn. Petite part sur le marché en apparence, mais finalement grosse part dans les applications indépendantes. Si on se réfère à une publication d’Anchor.fm, Google Podcasts ne représente par exemple que 0,9%, Spotify 19% et Apple Podcasts 52%.
Anchor ne donne pas les chiffres de Castbox mais ce n’est pas grave. Ce qui est intéressant, c’est que ce catalogue donne quelques statistiques visibles sur les écoutes.
Voici ce qu’a déduit l’auteur d’une analyse du catalogue :
- 12% des podcasts n’ont publié qu’un seul épisode,
- 6% n’ont pas survécu à deux épisodes,
- la moitié des podcasts ont 14 épisodes ou moins.
A l’inverse, les podcast les plus populaires comptent un nombre d’épisodes important :
- les 100 podcasts les plus joués dans Castbox ont un nombre d’épisodes médian de 203,5,
- les 1 000 podcasts les plus joués dans Castbox affichent un nombre médian d’épisodes de 191,5.
Ce n’est pas une question de nombre mais de longévité
Mais l’important ce n’est pas le nombre d’épisodes mais la longévité. Les podcasts les plus populaires ont plusieurs années d’existence. Beaucoup des shows très populaires dans les classements iTunes ont ainsi 10 ans ou plus. En France par exemple, le RDV Tech de Patrick Beja a été lancé en janvier 2009 et compte 270 épisodes.
Et ce n’est pas réservé au podcasting. On peut faire cette constatation globalement. Les créateurs populaires sur YouTube, Instagram ou Twitter ainsi que les blogueurs populaires produisent depuis des années. Et il y a souvent une prime aux premiers arrivants. Cyprien, considéré par les ados comme le « Radio Nostalgie de YouTube » a commencé à diffuser ses vidéos en 2007 alors sous le nom de Monsieur Dream sur Dailymotion.
Des exceptions
Bien entendu il y a toujours des exceptions. L’auteur cite par exemple Serial, le podcast d’investigation qui a eu un un succès fulgurant dès la première saison et ne compte que 12 épisodes par saison. La saison 3 a été diffusée cette année. Il a été numéro 1 sur iTunes dès son lancement avec 3,4 millions d’écoute en moyenne par épisode et fut le premier podcast a atteindre les 5 millions d’écoute pour un seul épisode.
Au passage, le chiffre vous fera peut-être rêver, mais la société d’envois de newsletter MailChimp avait payé seulement 6.000 dollars par épisode pour que sa publicité soit diffusée au cours de la première saison de Serial.
On pourrait aussi citer S-Town, autre série d’enquête qui compte 7 épisodes seulement et fut là aussi un gros succès et fut même récompensé.
Mais ces deux podcasts sont des émanations, des spin-off, de This American Life, une émission radio qui a elle 23 ans et est écoutée par plus de 2 millions de personne chaque semaine sur 500 radios et compte tout autant d’écoute en podcast.
Bref c’est une sacrée rampe de lancement pour propulser n’importe quel contenu.
L’audience se crée dans le temps
On trouvera d’autres exceptions, mais généralement un contenu à succès s’inscrit dans le temps par lui même et/ou par son auteur. Ce dernier a construit une relation toute particulière avec son audience.
C’est très vrai pour le podcast qui est un média basé sur les habitudes. Le podcast est en effet un média qui s’intègre dans la vie des gens à côté de leurs autres habitudes et routines. Mais je le répète, c’est vrai pour tous les types de contenu. Il serait d’ailleurs temps que l’on arrête de séparer et catégoriser.
La construction d’un audience prend du temps. Tout le monde part de zéro et les débuts sont toujours difficiles. Vous devez gagner chaque auditeur, chaque lecteur 1 par 1, chaque abonné à votre chaîne ou votre newsletter 1 par 1. Même s’ils recommandent ce que vous faites autour d’eux, la viralité est faible car ils sont peu nombreux.
Il est impossible de vous promettre un succès rapide en quelques mois. Vous pourriez certes obtenir un gros trafic en dépensant beaucoup d’argent en publicité, en bénéficiant de l’aide d’une grosse production à côté ou d’être relayé par un gros influenceur.
Mais ce trafic ne signifie pas que vous vous aurez une audience fidèle et des vrais fans qui vous attendent avec impatience et ont envie de consommer et acheter ce que vous faîtes. Seuls le temps et la répétition parviennent à créer cette relation de proximité.
La création de contenu est un marathon et même une série de marathons. Il vous faut du temps pour constituer un socle d’audience, pour créer des habitudes, une proximité avec vos fans. Ils ne peuvent pas devenir fan en un seul épisode et la vraie relation se crée dans le temps. Autrement dit, il vous faut du temps pour devenir une routine de vos fans.
Alors préparez-vous, accrochez-vous, persévérez.