Aujourd’hui j’essaie de répondre à une question qui m’avait été posée dans le cadre du #askBertrand : « le 1er avril est-il une date comme les autres pour diffuser un contenu ou bien est-ce un jour interdit ? »
Le 1er avril est le traditionnel jour des poissons d’avril. La coutume est de coller des poissons en papier dans le dos de ses camarades d’école mais aussi de faire des blagues.
Coutume qui se retrouve dans les médias, aussi bien presse écrite, radio, télévision et bien entendu sur Internet. C’est un peu le jour de la fake news donc.
Et c’est facile de se faire piéger si on a l’œil un peu distrait. Quelques exemples relevés ces dernières années :
- la gendarmerie du Rhône a dressé des aigles équipés de caméras pour surveiller les routes et le comportement des chauffards,
- les données Facebook récupérées par Cambridge Analytica révèle les meilleurs coins à champignon de France,
- après négociation avec les show-runners et producteurs, les séries dramatiques américaines ont désormais « un quota de morts imposé avec un minimum de trois morts par saison, dont au moins un personnage récurrent. »
- le judoka Teddy Riner abandonne le judo pour le rugby, et s’engage avec le RC Toulon.
Tous ces messages sont des fausses nouvelles publiées sur internet et les réseaux sociaux un 1er avril ces dernières années. Voilà ce qui m’amène à la question qui m’a été posée par Olivier :
Le 1er Avril, est-ce que c’est une date comme les autres pour diffuser un contenu (podcast, youtube, etc…) ou bien est-ce un jour interdit ? Si oui, quels sont les autres jours maudits du calendrier ? Il me semble avoir entendu dire par un youtubeur que suivent mes enfants que le 1er avril était une date tabou …. à éviter.
Comment se comporte notre audience le 1er avril
Je comprends la question car effectivement c’est une date un peu compliquée à mon sens mais ça ne veut pas dire ne rien publier. Il y a deux stratégies :
- publier comme un jour normal,
- faire sa petite blague comme tout le monde.
Mais il faut surtout considérer l’état d’esprit de notre audience :
- soit elle zappe, surtout en début de journée, que c’est le 1er avril et elle gobe des choses qu’elle ne devrait pas,
- soit elle se montre très méfiante et ne croit pas des choses qui sont réelles.
Dans ces conditions, une nouvelle sérieuse qui paraît un peu trop grosse peut donc passer pour une blague. A l’inverse, une bonne blague peut être prise au sérieux et votre audience se montrer déçue que ce ne soit pas vrai.
Comment profiter du contexte du 1er avril ?
Personnellement je ne suis pas très fan de cette journée car on ne sait pas sur quel pied danser quand on voit passer une information. Il faut redoubler de vigilance pour ne pas retweeter une blague par erreur. Mais c’est une habitude que l’on doit avoir tous les jours.
Je pense que l’on peut tout de même utiliser cette journée notamment sur le plan communication ou marketing. Ce n’est pas la journée où j’annoncerai une grande nouvelle sérieusement. Je préfère repousser l’annonce d’une nouvelle importante qui pourrait être prise comme une blague.
Mais on peut aussi utiliser cette date comme une opportunité. On peut ainsi tester l’annonce d’un produit ou d’un service un peu « différent ». Cette annonce est alors une sorte de ballon d’essai. Elle peut être prise comme une blague mais peut aussi être vue comme une bonne idée.
Profiter du 1er avril pour tester un produit
Je vous donne un exemple. En 2011, le site de cuisine Marmiton avait annoncé sa gamme de plats cuisinés fait à partir des recettes des internautes. Annoncé n’importe quel autre jour que le 1er avril, ce pourrait être considéré comme une superbe idée plausible. Et qui dit qu’un jour une telle idée ne pourrait pas se concrétiser ? Ce qui est une blague peut très bien être plébiscitée par les fans de la marque. Le 1er avril est un bon test.
Voici un autre exemple. Si je vends habituellement des T-shirts, je peux profiter de l’occasion pour mettre tester l’idée d’un T-shirt dans un un style totalement différent de ce que je fais : coupe, couleur, message audacieux ou humoristique alors que j’ai pas l’habitude de le faire.
Comme c’est nouveau pour ma marque, je ne ne suis pas certain des réactions. Certains peuvent être choqués et j’invoque la blague. Certains peuvent dire que c’est génial et je peux répondre que nous allons le lancer. On peut aller plus loin en mettant le produit sur notre boutique en ligne avec un bouton achat qui renvoie vers une autre page que le panier. En comptabilisant le nombre de clics sur le bouton, on obtient finalement un bon indicateur de l’acceptation potentielle de cette idée farfelue.
Et vous ? Que pensez-vous de cette journée ? Blague ou pas blague ?