Dans cet épisode, je vous propose d’appliquer un peu de la méthode Lean à vos contenus. N’attendez pas de créer le contenu parfait pour publier. Publiez un contenu minimum viable pour avoir les retours de votre audience, puis répétez souvent l’opération pour progresser plus vite ! Je vous parle de ma méthode appliquée avec mon podcast.
Notes de l’épisode
« Les non virtuoses, ceux qui oeuvrent avec peu de moyens, davantage stimulés par l’envie de dire que par celle de produire de belles images… »
— Le minimalisme. Moins c’est plus. — La petite Bédéthèque des Savoirs
C’est exactement mon cas. Je suis avant tout stimulé par l’envie de dire plus que par celle de produire de belles images ou un bon son. Et j’ai donc emprunté à la méthode Lean le concept de produit minimum viable !
Le produit minimum viable
L’idée de base de la méthode Lean est de ne pas passer son temps à créer le produit parfait dès le début puis aller le vendre. C’est plutôt d’aller rapidement au contact du client, savoir de quoi il a besoin, créer le produit qui va répondre au minimum à ses attentes, mesurer l’utilisation, apprendre et améliorer le produit, mesurer, apprendre encore… C’est une innovation continue en lien direct avec son marché.
Et l’idée forte de la méthode c’est le produit minimal viable (PMV ou MVP en anglais). On fait un premier jet rapidement qui sert de base pour le confronter aux besoins des clients et aux retours. Si le produit n’est pas abouti mais satisfait la clientèle visée on peut l’améliorer. Alors que si on fait un produit « parfait » on risque d’avoir perdu beaucoup de temps quand on se rendra compte que finalement il ne sert à personne.
Qu’est-ce qu’un contenu minimum viable ?
Les règles sont assez simples et très faciles à appliquer dans le contenu web qui se prête parfaitement à ce mode de production :
- publier quelque chose même si ce n’est pas parfait,
- diffuser quelque chose qui montre ce que vous voulez faire,
- le proposer à une audience même très faible,
- avoir ses retours,
- améliorer et peaufiner,
- et surtout répéter souvent pour s’améliorer vite.
Ainsi un blog une page Facebook, une chaîne YouTube ou un podcast s’améliorent au fil du temps, on fait essais articles voir ce qui marche ou pas. Mais il faut faire le premier pas et confronter ses idées aux retours possibles. On peut lancer un blog et changer le design et la structure des articles au fil des épisodes. On affine ses vidéos et ses podcasts.
Mon exemple avec ce podcast
Voici les règles que je me suis fixé pour créer mon podcast minimum viable :
- Une qualité technique minimale : La qualité ne sera pas optimale, pas un son radio, accepter des bruits parasites. Mais mon objectif est d’avoir un son clair et compréhensible. Eviter le vent et le souffle dans le micro, avoir un son suffisamment fort et agréable.
- Une qualité vocale minimale : je ne pouvais pas avoir l’aisance d’un pro du podcast ou de la radio mais je devais parler distinctement, faire passer mon propos facilement, éviter les euh à répétitions et lutter un minimum contre les tics de langage. C’était aussi essayer de structurer clairement mon contenu, et surtout ne pas lire. Surtout le but ne pas avoir à monter et couper les contenus pour avoir une version finale.
- Une délivrabilité minimale : que vous puissiez télécharger facilement l’épisode, que vous puissiez vous abonner pour le recevoir automatiquement dans votre lecteur de podcast.
- Facile à faire : que je ne passe pas plus de temps à le produire techniquement qu’à l’enregistrer. Mon objectif était de passer plus de temps à exprimer mon message qu’à l’enregistrer et le publier et cela dès le début. S’il avait été trop complexe à produire je n’aurai pas pu en faire souvent. Avec une organisation légère je peux en faire tous les jours et donc progresser et tester tous les jours. La courbe de progression est donc plus rapide.
- Avoir un contenu intéressant et vivant : c’est le coeur des choses. C’est sur ce point que le minimum n’existe pas vraiment. Le contenu doit refléter ce que je peux apporter.
Bref mon podcast minimum viable devait partager qui je suis, vous embarquer dans mon histoire et faire passer mon message : vous aider à faire des choses et à progresser. Et pour que ça marche il devait être facilement récupérable, facilement écoutable et compréhensible de votre part sans que vous n’ayez à faire un effort pour le faire.
Ensuite, sont venues les itérations successives avec les améliorations au fil des épisodes :
- préparation différente,
- logiciel et technique pour enregistrer plus facilement,
- matériel : j’ai installé mon micro différemment, je regarde pour améliorer le son,
- travail sur la diction, tics, aisance, énergie…
- maitrise du temps,
- contenu qui évolue en fonction des retours, remarques et questions,
- améliorer les notes de l’émission et le partage des épisodes.
Viendront aussi des expérimentations et enrichissements :
- enregistrer les épisodes en mobilité et uniquement sur smartphone par exemple,
- avoir des invités,
- intégrer du son d’autres personnes pour des questions…
Et là encore le premier essai sera peut être pas satisfaisant, mais en existant il lance la chaine et le cercle d’itérations.
Pourquoi j’apprécie ce fonctionnement
Je me suis posé la question quelques temps avant de me lancer dans le podcast. C’était une vieille envie et j’ai même un livre sur le sujet qui a 10 ans ! A partir du moment où je me lançais, il fallait que ce soit un projet rapide à mettre en oeuvre et à tester. Voici les avantages en guise de conclusion :
- Je me suis effectivement lancé rapidement, quelques jours seulement entre la décision et le premier épisode. La vignette par exemple n’a été faite que 2 jours plus tard.
- Améliorations et encouragements : Si je fais plusieurs épisodes seuls dans mon coin sans les montrer je ne peux pas m’améliorer réellement car je n’ai pas votre retour. Là je les ai très rapidement.
- Produire des choses et vous confronter à l’audience vous sort de votre univers où vous êtes seul avec vos idées, vos recherches et vos contenus !
- En publiant tous les jours j’apprends vite et je maximise les retours. Je ne dis pas qu’il faut avoir un rythme aussi soutenu, j’étais en mesure de le faire et c’est un jeu maintenant.
- Cette fréquence me permet de continuer à progresser très vite.
- Elle m’oblige aussi à minimaliser ma préparation et ma production, mais ça c’est un autre sujet.
Alors lancez-vous avec un premier contenu minimum viable et améliorez-le au fil du temps.