48. 1% d’entre vous deviendront mes Patrons

Dans cet épisode du podcast je vous explique pourquoi je lance un financement participatif sur Patreon et pourquoi je ne toucherai probablement pas beaucoup d’argent avec.

Oui nous rêvons tous de vivre directement de nos contenus mais la règle des 1% qui est à l’œuvre dans les communautés depuis très longtemps nous rappelle que ce type de financement participatif semble le plus équitable mais ne sera probablement jamais beaucoup plus qu’un complément pour beaucoup.

Notes de l’épisode

Ceci n’est pas une transcription du podcast mais un complément structuré. Il ne comprend que quelques grandes idées et parfois même des choses non dites dans le podcast.

La règle du 90–9–1 ou aussi dite du 1 % :

  • moins de 1 % de la population contribue de façon active à la communauté,
  • 9 % participe occasionnellement,
  • 90 % sont des consommateurs passifs qui ne contribuent jamais. On les appelle Lurkers, ceux qui restent tapis dans l’ombre. A distinguer toutefois des Leechers, qui désignent les sangsues, notamment sur les réseaux P2P et torrent en prenant du contenu sans jamais en mettre à disposition.

Comme la fameuse loi de Pareto (80/20), elle résulte de l’observation et se vérifie souvent :

  • Elle se retrouve tant dans les communautés en ligne, les médias et même l’ensemble de l’économie ou encore la répartition des richesses mondiales.
  • Elle est à l’œuvre depuis longtemps et pas seulement avec l’explosion d’internet
  • le terme Lurker qui désigne ces membres passifs date de l’époque des BBS et newsgroups et donc des réseaux télématiques pré-internet massif (années 70, 80, 90).
  • en 2005, Jimmy Wales, fondateur de Wikipedia, révélait que 50 % de toutes les contributions à Wikipédia étaient faites par 0,7 % des contributeurs et que 1,8 % des contributeurs avaient écrit plus de 72 % de tous les articles.
  • Facebook et Google ont pris pas loin de 90% du marché de la pub,
  • probablement seulement 1% des auteurs de livre sont des stars qui gagnent beaucoup et probablement seulement 1% des membres d’Instagram sont les vrais gros influenceurs qui peuvent réellement en vivre.
  • dans la Silicon Valley il existe une formule Winners take all. Les gagnants raflent la mise, ils prennent tout ou presque. Google, Facebook, Google Chrome, Uber, mais aussi en France LeBonCoin ou Blablacar ont raflé la mise. Amazon fait tout pour rafler la mise dans le commerce digital et physique.

Cette règle est frustrante

En terme d’audience elle est frustrante car sur une petite communauté vous avez parfois l’impression de parler dans le vide. Si vous avez une petite communauté 1% de pas grand chose ça fait pas grand chose, et peut être même encore moins avec les algorithmes à l’œuvre sur les réseaux sociaux.

A la différence des leechers ces lurkers sont importants car ce sont eux qui constitue le gros de votre audience même s’ils ne vous feront pas vivre. Ce sont eux qui gonflent les statistiques et les égos, y compris des 9% qui participent un peu.

Si Winners take all cela ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire à côté et heureusement. Juste que le gâteau est fortement amputé. Beaucoup de petits influenceurs vivent de leurs blogs et de leur Instagram sans faire des millions. Beaucoup de micro-influenceurs pourront en faire un revenu complémentaire. Des milliers de boutiques en ligne font vivre une seule personne comme c’est le cas des petits-commerce. La position est fragile mais elle suffira à beaucoup.

Cette règle fonctionne aussi dans le domaine du financement

Cette règle s’applique aussi au financement participatif. Kickstarter fait rêver avec des projets qui lèvent des millions mais cela ne concerne que quelques projets. Ce qui n’empêche pas de nombreux autres projets de se financer.

Comme l’expliquait Patrick Beja dans le podcast Nouvelle Ecole seulement 2% de l’audience finance ses émissions. Et encore il pointait qu’une audience américaine habituée au pourboire ce chiffre est probablement plus élevé.

Vous ne pouvez pas faire payer tout le monde

Internet a construit sa grandeur sur la gratuité. Les médias en ligne, YouTube, les réseaux sociaux, les blogs et les contenus au sens large ne seraient pas aussi nombreux sans la gratuité. Vous n’utiliseriez probablement pas Wikipedia s’il fallait payer avant de voir ou même payer tout court.

On ne pourra pas tout faire payer. Même si l’abonnement devient la tendance lourde, notamment dans les logiciels nous ne paieront pas pour tout. Il y a des choix à faire et je pense qu’un logiciel comme Ulysses sur Mac qui vient de passer à l’abonnement aura du mal. Même Google se plante avec son abonnement Red. Et la règle du Winners take all fait que certains s’en tireront et d’autres reviendront à des formules classiques.

Certains ne veulent pas payer, certains ne peuvent pas payer ou certains veulent payer pour autre chose. C’est le corollaire du 1% :
– 90% du contenu (voir 99%) du contenu peut être donné, offert via son blog, podcast…
– 1% vendu mais vendu très cher. C’est le modèle des grands conférenciers ou auteurs.
– si vous gardez 9% ils peuvent venir de produits intermédiaires.

Dans ce cas, vous pouvez considérer votre contenu comme un vecteur qui vous amène au 1%. Un blog pour décrocher un emploi, un contrat, un projet de livre, une promotion dans votre entreprise… Et pour cela pas besoin d’une grosse audience. Si dans vos 100 auditeurs vous avez le bon décideur vous pouvez rapidement obtenir le 1%.

Alors pourquoi une page Patreon ?

Je mise fort sur l’avenir de système type Patreon, ou Tipeee son équivalent pour la France, parce que je pense que c’est le système le plus équitable pour tout le monde. La publicité est inéquitable. Elle ne profite qu’à l’entreprise au détriment de l’audience qui perd du temps et de l’énergie à l’éviter et du média (producteur du contenu) qui doit se contorsionner pour satisfaire l’audience et l’acheteur de la pub. Certains appellent ça de la prostitution d’ailleurs. Quelques médias pourront imposer leurs conditions mais seulement le 1%.

Ce type de financement participatif est équitable car il permet à tout le monde de vivre :
– le contenu reste gratuit et librement accessible,
– ceux qui peuvent et veulent payer paient. Pas pour tous les services. Je donne à certains, vous donnez à d’autre,
– le créateur limite l’impact de la pub et finance les frais courants à défaut d’en vivre.

Je n’ai pas l’audience pour vivre de ce podcast et ce n’est pas le but. Le podcast est une ouverture vers autre chose : de nouvelles compétences, de nouveaux contacts, de nouveaux projets. Et dans ces projets je suis convaincu que de nombreux passeront par ce type de financements.

Mais pour accompagner et aider mes contacts, client et étudiants je dois tester, expérimenter par moi même, voir ce que c’est, comment ça marche. Pas juste de la théorie de la pratique.

Les règles que j’ai fixées sur mon Patreon :

  • pas de véritable contreparties : je n’ai pas grand chose à vous offrir en plus et je ne veux pas réserver mon contenu à ceux qui veulent payer,
  • je ne veux pas réserver les notes de l’émission à ceux qui paient car ces notes sont importantes pour mon projet, un véritable complément et aussi un moyen de référencer mon contenu du podcast,
  • Patreon me permet toutefois d’avoir un flux rss privé de podcast, alors je vais l’utiliser,
  • il y aura des bonus, peut être des mini-formations, des tests de nouveaux projets, des chapitres du bouquin si je me lance dans le Nanowrimo…
  • pas de paliers de participations. Que vous donniez 1 ou 10 c’est pareil. Cela peut paraître injuste mais certains ne peuvent donner que 1 et ne doivent pas être puni pour ça. Et si vous pensez que ça ne vaut pas plus de 1 c’est de ma faute.

D’ailleurs si vous pensez que ça vaut zéro c’est de ma faute aussi. Mais si vous êtes abonné au podcast, si vous avez lu tout ça et trouvé tout ça pertinent je pense que vous estimez que ça vaut plus : un merci, un partage, un café…

Voilà donc le lancement de cette expérimentation. Il est important d’expérimenté car si on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir, on le prépare dès maintenant.

On se retrouve donc sur la page de mon Patreon : Je vous explique d’ailleurs tout ça en vidéo dessus.

— Bertrand

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