Même s’ils ont vécu longtemps avant internet certains philosophes nous en apprennent beaucoup sur la création de contenu. C’est le cas du stoïcisme et d’Epictète.
Nous avons déjà parlé de stoïcisme dans l’épisode 474 avec avec Rémi Barbier. Bien entendu derrière j’ai creusé, et Rémi m’a conseillé la lecture d’Epictète et son manuel. Et dès la première page, je me suis rendu compte à quel point on pouvait l’utiliser pour Internet.
Un principe fondamental du stoïcisme est la claire délimitation entre ce que nous pouvons contrôler, et ce que nous ne pouvons pas contrôler. Voici ce qu’en disait Epictète :
« Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d’autres non. De nous, dépendent la pensée, l’impulsion, le désir, l’aversion, bref, tout ce en quoi c’est nous qui agissons ; ne dépendent pas de nous le corps, l’argent, la réputation, les charges publiques, tout ce en quoi ce n’est pas nous qui agissons. »
Epictète
Autrement dit. Nous contrôlons nos pensées, attitudes, émotions, impulsions d’action. C’est-à-dire, uniquement des choses qui se passent dans notre cerveau. Ce sont les choses intérieures.
Par opposition, nous ne contrôlons pas le reste des choses, qui sont les choses extérieures. Nous ne contrôlons pas ce que les autres pensent de nous. Nous ne contrôlons pas notre niveau de réussite sociale.
Comment le stoïcisme s’applique à la création de contenu
En partant de ce principe, nous contrôlons ce que nous pouvons créer. Nous contrôlons les idées que nous avons, le travail que nous faisons, la sincérité et le sérieux que nous y mettons. Nous contrôlons ce que nous disons et ce que nous faisons.
Mais à un moment des choses nous échappent. Nous ne pouvons contrôler les algorithmes des réseaux sociaux et de Google, la réaction des lecteurs, les commentaires, les notes positives ou négatives, l’appui sur le bouton s’abonner. Et bien entendu nous ne pouvons pas contrôler ce que font les autres créateurs.
Evidemment nos actions ont un impact sur certaines choses extérieures, mais cet impact est toujours limité. Si nous travaillons bien sur nos contenus nous augmentons nos chances que les algorithmes soient favorables et que nous soyons bien perçu par notre audience
Mais nous pouvons aussi être mal classé dans Google à cause de ce que font nos concurrents, avoir une mauvais note à cause d’un rival, un lecteur de passage qui ne comprend pas ce que nous essayons de partager. Ainsi, je ne peux rien faire contre cette personne qui semble mettre systématiquement un pouce vers le bas sur chacune de mes vidéos YouTube.
Ne pas se tromper sur l’impact que nous avons
La question est de savoir si notre impact est réel ou plutôt sur quoi nous avons un effet. Mon contenu ne changera rien à la météo ou à la situation économique mondiale. Quoi que je fasse ces faits extérieurs se produiront. Pour ces choses, quoi que nous pensions, quoi que nous fassions, elles se produisent indifféremment. Mais ce que je fais peut avoir un impact sur une personne à un moment donné si mon message le touche suffisamment et si je l’incite à agir.
Aussi notre objectif en tant que créateur serait d’être un bon être humain, vertueux et généreux. La réussite de nos contenus est bien entendu souhaitable mais nous n’en avons pas le contrôle total. Et il faut l’accepter.
Mais la réussite ne se mesure pas seulement en nombre de vues ou de j’aime. Elle se mesure aussi dans la passion que nous mettons et comment nous pouvons aider vraiment quelques personnes. Elle se mesure aussi au changement que la création provoque sur nous.