En ce début janvier j’ai expérimenté une fois de plus la loi de Parkinson. Et j’ai bien l’intention que ça ne se renouvelle pas. Alors j’ai questionné mon organisation personnelle et je me suis créé un Bullet Journal.
La loi de Parkinson décrit le principe comme quoi tout travail augmente jusqu’à occuper entièrement le temps qui lui est affecté. Autrement dit, si vous avez un délais d’un mois pour faire quelque chose vous avez tendance à le faire en un mois même si finalement vous ne le faîtes que dans les quelques dernières heures de ce mois.
Ainsi, faute de ne pas avoir fait certaines choses tranquillement quand j’avais le temps, je me retrouve à devoir les faire dans l’urgence. Il faut dire que cela concerne plutôt des tâches que je trouve rébarbatives et peu intéressantes : administratif, corrections de dossiers, rangement de documents…
Bien que ces tâches soient importantes, j’estime qu’elles ne sont pas le coeur de mon métier. Comme je le disais à des étudiants, pour moi l’important avec eux est de les faire progresser pour qu’ils soient prêts pour la suite. La note n’est pas essentielle mais elle est obligatoire pour valider le diplôme. Mais si je pouvais ne pas les noter, ce qui était le cas sur mes premières années d’enseignement, je ne serai pas gêné. Mais je dois le faire et j’ai donc repoussé jusqu’à cela devienne urgent !
Une gestion trop réactive
J’ai donc eu ces derniers jours une gestion de mes tâches et de mon temps réactive et non active comme j’aimerai tant. Autant dire qu’il n’y a dans ce cas là pas de vraie gestion car finalement les choses qui deviennent urgentes prennent le pas sur le reste qu’elles soient importantes ou non. D’où l’intérêt pour moi de mettre de l’urgence dans mes projets importants.
Je suis bien conscient de ce problème dans mon quotidien. Il est plus fort à certaines périodes. En général c’est quand je me sens fatigué, ce qui est le cas en ce début janvier. Il peut survenir aussi quand je suis passionné par quelque chose et que je n’ai pas envie de faire le reste. Ce qui est le cas aussi en ce moment.
Le paradoxe, c’est que ce qui me passionne en ce moment, c’est justement comment mieux gérer mes tâches et mon quotidien. Depuis quelques temps je ressens le besoin de faire évoluer tout ça et j’ai beaucoup creusé le sujet.
Plusieurs années 2019 et sprints
Tout d’abord, j’ai la certitude que réfléchir en terme d’année n’est pas bon pour moi. Déjà parce que ce calendrier ne correspond pas vraiment à mon rythme de vie.
Mes différentes activités segmentent mon année différemment. Mon rythme d’enseignant à l’université c’est un pic du 15 septembre au 30 mars avec 300 heures de cours à assurer. Cela conditionne beaucoup de choses.
J’ai aussi constaté que j’ai un niveau de forme et d’énergie assez similaire à la longue des journées. Je crois que nous sommes beaucoup ainsi. Mais j’ai beaucoup plus d’énergie quand il fait jour tôt le matin.
Depuis quelques semaines je pense à mon année 2019 sous la forme de sprints ou de périodes de 90 ou 100 jours. Mon idées est ainsi de considérer que je n’ai pas une année 2019 mais plusieurs années 2019. Chaque année ayant ses projets et objectifs.
J’ai démarré un Bullet Journal
Et je me penche aussi sur l’intérêt de la méthode Bullet Journal. Cela fait sourire. Comment le gars que je suis, qui est rivé à des ordinateurs et outils numériques depuis plus de 30 ans peut-il vouloir prendre un cahier et un stylo pour gérer ses tâches ?!
Pour être honnête, si je suis passionné par le numérique, j’adore aussi le papier. J’ai des tiroirs remplis de cahiers et stylos. Mais il est surtout amusant de constater comment finalement entre le dessin et le Bujo, ces derniers mois m’amènent vers le papier.
Pourtant je ne sais pas dessiner et j’ai une écriture terrible. Mais ça se travaille. Surtout, je ressens le besoin de griffonner. Donnez moi une feuille et un stylo et elle sera vite recouverte de petits gribouillis, formes et arabesques.
Et certaines idées ne semblent vouloir venir que sous cette forme visuelle. Même si j’ai des outils numériques pour ça, il est plus rapide et facile de le griffonner rapidement.
Une gestion hybride
J’ai donc ouvert un Bullet Journal mais je n’ai pas abandonné pour autant mon gestionnaire de tâches numérique, Things dans mon cas. J’opte pour un système de gestion hybride entre papier et numérique. Beaucoup de mes tâches à faire sont numériques : répondre à un mail, publier un billet, renouveler un nom de domaine… C’est beaucoup plus simple d’avoir ça sur ordinateur et téléphone avec la possibilité de mettre un lien pour faire rapidement les choses.
Mais mon ambition est plutôt de gérer mes grands axes de mes journées. Ce qui est vraiment important de faire. Ce qui fera que ma journée sera réussie. Et c’est à ça que va me servir mon Bullet Journal. ll va aussi me servir à noter certaines idées qui ne sont pas que textuelles, créer quelques trackers visuels de mes progrès, mettre en place des calendriers, graphiques…
J’ai lu le livre officiel, j’ai acheté mon cahier à points, j’ai mes feutres et mes idées. J’ai fait mes premières pages et j’expérimente le suivi des tâches de ma journée depuis le début de la semaine. On ne fera donc le bilan que dans quelques mois.
La grande question : pourquoi ?
Mais il y a plus. Tout ça ne pourrait ressembler qu’à un changement d’outil pour gérer mes tâches. Je remplace en partie Things par un cahier comme je pourrais revenir à Todoist, réactiver ma licence d’Omnifocus ou pourquoi pas me laisser tenter par NotePlan ou Notion HQ.
Cela m’a demandé un peu d’argent mais surtout du temps. Le piège serait alors de passer du temps à gérer et organiser ses tâches plutôt qu’à réaliser effectivement ses tâches. C’est aussi pour ça que mon Bujo sera minimaliste… et probablement moche. Mais ça c’est pas grave, je suis le seul à le voir.
Mais la remise en question doit être plus forte sinon le problème se reposera dans quelques temps. Il est maintenant temps de m’attaquer au pourquoi. Pourquoi je fonctionne ainsi ? Pourquoi je n’aime pas faire certaines choses ? Pourquoi je les fais à un certain moment ?…
Pourquoi sera probablement un mot important de mon année 2019.