L’an dernier à la fin de mon trail anniversaire (28km), je me suis fait griller dans la dernière montée par un “papi”. J’essaie de m’accrocher mais impossible de le suivre. Il me dépose et creuse encore l’écart dans la dernière ligne droite avant la ligne d’arrivée.
J’ai déjà parlé de cette anecdote dans mon épisode de podcast sur les accords Toltèques du coureur. Ce jour-là m’a fait beaucoup réfléchir.
Et c’est en partie de lui que découlent ma philosophie stoïciste et toltèque de la course à pied.
Le premier truc que je me suis dit c’est “je suis nul“. Je me fais déposer par un papi qui a 20 ans de plus que moi et je n’arrive pas à le suivre.”
Mais en fait il peut y avoir de multiples raisons pour lesquelles il était plus rapide que moi sur ces derniers centaines de mètres ce jour-là. Je ne saurais jamais lesquelles car je ne lui ai jamais demandé. Et ça c’est un grand regret. Car ça m’aurait évité de faire des suppositions sur ma nullité.
Nous devons arrêter de nous comparer. Nous ne savons rien de tous les autres coureurs et sportifs autour de nous. Pourquoi ils sont plus rapides.Pourquoi ils ont l’air d’être plus faciles. Pourquoi ils ne semblent pas fatigués quand nous sommes exténués.
Alors que les raisons peuvent être multiples :
- Pas d’enfant qui s’est réveillé la nuit avant la course
- Courent depuis des années et n’ont jamais arrêté
- S’entraînent deux fois plus que nous
- Ont fait de l’athlétisme toute leur jeunesse
- Courent depuis des années après un ballon
- N’ont jamais eu à se trimballer autant de graisse
- Ont fait une préparation spécifique pour ce jour
- Préparent un gros objectif et pour eux c’est même pas une sortie longue
- Ont déjà fait un UTMB et une Diagonale des Fous
- Se privent de repas en famille et de gâteau au chocolat la veille pour être prêt
- Et allez savoir, ce papi était peut-être un cador des pistes il y a quelques années !?
L’approche toltèque et stoïcienne c’est avant tout de se concentrer sur ce que nous faisons. Faire du mieux que nous pouvons en fonction de nos vies pour :
- nous préparer au mieux,
- être au mieux ce jour-là,
- faire du mieux que nous pouvons ce jour-là.
Ce jour là j’étais déçu de m’être fait griller. Alors qu’en fait j’aurai sûrtout dû me féliciter d’avoir couru 28km, d’en avoir fait 27,5km avec le sourire, d’avoir fait un truc naturellement alors qu’il m’aurait été impossible de le faire il y a 6 ans quand j’étais un hamster qui pesait 27 kilos de plus.
Nous ne gagnerons peut-être jamais de course, mais notre victoire réside dans notre bonheur d’avoir bougé, couru et décroché une nouvelle médaille de finisher.
Et je souhaite être un jour un papi galopant… et j’espère que si je double un “gamin” il ne le prendra pas trop mal.
Tu eux que je t’avoue un truc ? Bah le “Papi” qui était devant moi en mode Trail au SwimRun m’a bien fait sortir de ma zone de confort il y a 1 an ???? alors je comprends ta frustration quand tu as croisé une personne qui te semblait plus âgée que toi sur ton Trailniversaire et qu’elle t’a dépassé … mais comme tu le dis, il y a peut-être des milliers de raisons qui ont justifié cela (peut-être qu’il est parti plus tôt que toi dans la zone de départ et qu’il a donc mis plus de temps mais il ne voulait pas laisser un petit jeune devant lui ! Vas savoir. En tout cas, je suis heureux que cette situation ce soit produite … ça t’a fait réfléchir et créer du contenu sur le sujet, alerter ta communauté sur l’approche stoïcienne du sport et nous faire réfléchir. Et j’en ai même parlé avec un ami philologue, philosophe des religions et ultra cycliste. Comme quoi, tu es toujours aussi inspirant !
Peut être que le papi était dopé…