La métaphore de l’attelage est un outil intéressant pour prendre en compte notre vie dans toutes ses dimensions. Moi-même j’ai eu tendance à ne considérer que le coté énergie, sport et alimentation en laissant de côté mes émotions, mes sentiments et certains bagages encombrants.
Un mot sur les tempéraments
Les études de naturopathie de ma femme m’apportent une nouvelle réflexion. La naturopathie a une approche globale que la médecine conventionnelle a eu tendance à occulter.
Ainsi, les médecines ancestrales, telles que l’Ayurveda et la médecine traditionnelle chinoise, sont fondées sur la notion des tempéraments, qui sont en fait nos caractéristiques physiologiques, psychologiques et comportementales. Hippocrate, au 4e siècle av. J.-C. avait de son côté défini 4 tempéraments : les lymphatiques, les sanguins, les bilieux et les nerveux.
Cette connaissance permet d’adopter son alimentation, son hygiène de vie et des soins appropriés pour se maintenir en bonne santé physique et mentale. Ce n’est pas le sujet de cet épisode, mais c’est une approche intéressante. Mon tempérament bilieux a des avantages et des inconvénients. Et je dois tout prendre.
Et le côté problématique est une tendance à garder les choses en moi, notamment mes sentiments, pensées et émotions. Et c’est ce qui m’amène à mon sujet du jour. Car ces pensées, ces émotions ont un impact sur notre capacité de réflexion, mais aussi sur le fonctionnement du corps. Dans mon cas sur mon diaphragme et mon système digestif.
La métaphore de l’attelage
Aussi il est intéressant de nous considérer dans notre globalité. Les cultures orientales, mais aussi Platon utilisent une métaphore qui représente notre fonctionnement global et l’interdépendance de tous les éléments qui nous composent. C’est le mythe de l’attelage ailé.
Considérons donc un carrosse tiré par des chevaux :
- Le carrosse est notre corps ;
- le cocher est notre mental ;
- les chevaux sont nos émotions ;
- le passager est notre nature, notre âme ;
- les phares : sont nos organes des sens et nos émotions. Sur ce point notre carrosse est aussi équipé de radars et ressemble en fait plus à une Tesla bardée de capteurs ;
- les bagages sont notre éducation, les codes socioculturels, notre religion, nos expériences de vie, les poisons du quotidien, les diktats de la société ou l’héritage de la famille ;
- cet attelage avance sur des routes et dans des conditions climatiques qui représentent notre chemin de vie ;
- et les panneaux de signalisation servent à nous guider.
Le lien entre mental et émotions
Chacune des parties est importante pour que le carrosse avance correctement. Mais deux parties le sont particulièrement :
- le cocher (notre mental)
- les chevaux (nos émotions).
En fait que nous le voulions ou non, ces émotions nous guident fortement. Rappelons-nous que nous sommes avant tout des êtres sensibles réagissant à nos émotions. Ce sont elles qui nous ont permis à notre espèce de se maintenir en vie et se développer. Et pendant nos premières années, nous sommes aussi des êtres hypersensibles dont le cerveau n’est pas encore en mesure de traiter toutes les informations.
Cette métaphore nous rappelle que le cocher et les chevaux doivent avancer en synergie. Bien entendu le cocher pilote en fonction de la route, des panneaux indicateurs, des conditions extérieures, mais aussi de tous les bagages que nous embarquons. Le cocher doit aussi vérifier l’état général du carrosse et faire en sorte qu’il fonctionne bien. Mais il doit aussi diriger les chevaux (les émotions) pour qu’ils ne s’emballent pas.
Et nous savons que ce n’est pas si simple. Parfois nos comportements sont avant tout dictés par nos émotions, les chevaux s’emballent et le cocher n’arrive pas à les raisonner. Ou à l’inverse les chevaux ne veulent plus avancer. Et parfois ils veulent avancer dans un autre sens.
Au final l’attelage n’arrive jamais à destination ou pas comme nous l’espérions.
Une approche globale de notre fonctionnement
Nous devons donc prendre en compte l’ensemble de notre attelage. Certes nous n’avons qu’un contrôle limité sur les conditions climatiques et une partie de la route. Les rencontres et les aléas peuvent être défavorables. Mais nous avons le contrôle du reste et notamment de comment nous pouvons gérer ces aléas.
Pendant ces dernières années, je me suis par exemple occupé de mon carrosse, mon corps qui était gros, gras et sans énergie. Je me suis occupé de faire fonctionner mon corps le mieux possible. J’ai aussi adopté un style de vie propice à me fournir un équilibre qui nourrit ma créativité et qui calme mes émotions.
Je pensais m’être occupé de certains bagages, ou en tout cas de les avoir bien arrimés : je parle là des expériences du passé. Mais les difficultés peuvent les faire remonter, me faire ruminer et parfois éprouver de la colère et du découragement.
Mais pouvons-nous descendre du carrosse ? Au sens propre du terme, ce serait l’issue fatale. Mais parfois nous arrêtons tout simplement de prendre soin du carrosse. N’est-ce que pas ce que nous faisons quand nous déprimons et nourrissons mal notre corps ?
Si nous n’arrivons plus à contrôler nos émotions, le cocher n’est plus en mesure de piloter. Nous n’avons plus de recul pour réfléchir, nous ne savons plus comment réagir. Pour peu qu’en plus que nos panneaux indicateurs soient anciens et obsolètes et le cocher est totalement perdu.
Conclusion
C’est ce qui doit nous amener à penser notre attelage dans son ensemble. Et à l’observer régulièrement. La matrescence et la patrescence sont par exemple des périodes qui illustrent à quel point le fonctionnement de cet attelage est impacté émotionnellement par la naissance d’un enfant.
J’ai souvent évoqué dans mon podcast running KM42 mes faiblesses mentales dans certains entraînements difficiles. Mais elle est plus globale et apparait dans d’autres moments dans ma vie. Surtout quand certains bagages mal arrimés ralentissent encore un peu plus le cheminement de mon attelage.
Et alors que je dois changer de route, ces difficultés m’empêchent de considérer comme il faut bons panneaux indicateurs. Je m’appuyais sur certains schémas, des habitudes et je sais que ma réinvention pour reprendre mes 3 mots de l’année, passe aussi par un travail là dessus.
A faire pour vous
Voilà pourquoi je vous encourage vous aussi à réfléchir sur cet ensemble. J’ai trop longtemps réfléchi sur mon corps, mon alimentation, mon sommeil, le sport. C’est ce qui m’a permis de retrouver mon énergie et ma vitalité.
La construction d’une vie d’indépendant, notre maison, la naissance de ma fille m’ont amené dans une situation de simple bonheur. Mais les premiers gros aléas ont fait vaciller le carrosse dans son ensemble.
Et j’ai maintenant compris que ce travail sur les émotions et le mental permettra de profiter encore beaucoup plus de mon énergie sportive et créative. C’est l’enjeu de cette année.