Week-end qui débute est synonyme d’un peu de temps pour se plonger dans une série surtout quand le temps s’annonce mitigé. Si vous avez Netflix vous pouvez jeter un œil à Love qui se binge watch facilement en quelques heures.
Love est sortie en février, mais la thématique ne me séduisait pas plus que ça. Mais en attendant le retour de Unbreakable Kimmy Schmidt, la saison 2 est sortie ce vendredi 15 avril, et l’interminable attente de la saison 4 d’Orange is the New Black qui doit arriver en juin, je me suis laissé tenter.
Malgré son nom, Love débute par des histoires sordides et des ruptures. Gus (Paul Rust) est un trentenaire qui donne des cours à la star ado d’une série tv tout en rêvant d’en écrire le scénario. Gus est un nerd pas très sexy, mais qui semble sympathique et naïf, un petit air de Woody Allen roulant en voiture hybride, bonne poire avec un solide groupe d’amis. Mickey (Gillian Jacobs) est un peu l’inverse, une très jolie fille un peu déjantée travaillant dans une radio. Elle roule dans une vieille Mercedes qui semble sortie de Flaked.
Si je fais allusion à cette autre série Netflix c’est qu’elles partagent quelques thématiques comme la trentaine et l’amour, la difficulté de se connecter aux autres malgré une utilisation compulsive des réseaux sociaux, les névroses, les histoires compliquées, l’immaturité… Ajoutez à ces deux séries, Master of None pour finir cette plongée dans la vie amicale et amoureuse compliquée de trentenaires qui cherchent leur chemin. Une série aussi fortement implantée dans notre temps : jeans, t-shirt, Converse, Nike ou Vans au pied, smartphone greffé à la main…
Bien entendu avec un titre comme Love, je ne spoile pas si je dis qu’une partie de l’intrigue est de savoir si Gus et Mickey qui se rencontrent par hasard un matin dans une supérette finiront par se trouver alors qu’ils ne semblent pas spécialement assortis. Dans une comédie romantique ils auraient le coup de foudre, s’aimeraient, se quitteraient, et se retrouveraient pour finir par avoir des enfants. Love s’attarde plutôt sur le début et toutes les raisons que ça foire . Les épisodes se remplissent ainsi de rendez-vous et occasions manquées, de malentendus…
Créée par Judd Apatow, Love est avant tout une série anti-romantique loin du conte de fées des comédies romantiques US. C’est même Gus qui le dit : «tous les films ne sont qu’un tissu de mensonges !» Ses personnages ne sont même pas spécialement sympathiques, à l’exception de Bertie, la pétillante coloc australienne de Mickey (Claudia O’Doherty vue dans Crazy Amy), dont on pourrait très bien imaginer faire une série spécifique centrée sur son personnage. En fait les personnages sont surtout humains et non-surhumains avec leurs bassesses et leurs côtés pénibles.
On s’amuse aussi que la gamine starlette soit jouée par Iris Apatow, la fille de Judd Apatow, et qu’une bonne partie soit tournée dans les studios d’une série. Vous pouvez y voir une une seconde lecture très moqueuse de ce monde. Le smartphone devient lui aussi un propre personnage qui n’en sort pas vraiment épargné lui non plus.
Vous l’avez compris, j’ai bien apprécié cette série. Elle ne fait toutefois pas l’unanimité tant par ses personnages, que son style ou ses lenteurs. Je crois aussi qu’on ne la percevra pas de la même manière en fonction de son âge. Le mieux est de vous faire une idée. Cette première saison de Love comprend 10 épisodes. Le premier fait 40 minutes et les autres 30. Apatow l’a même imaginée pour qu’elle soit binge watchée. Alors, installez-vous sur le canapé avec un thé et quelques friandises et c’est parti.
Et si à la fin les deux protagonistes vous manquent n’oubliez pas que Netflix avait déjà commandé la saison 2 avant la diffusion de la première saison. Car ainsi sont un certain nombre de séries Netflix : elle apparaissent souvent dispensables et puis nous manquent quand elles se terminent.