Je vous racontais la semaine dernière ma lutte contre la périostite pour arriver à courir le marathon de Lyon pour mes 42,195 ans. Et bien j’ai perdu cette course.
La douleur est toujours là
J’ai fait tout ce que j’ai pu, mais au fil des jours j’ai dû me rendre à l’évidence. Repos, étirements, massages, ponçages à la glace, kiné avec ultrasons… un ensemble de traitement qui a permis de faire diminuer la douleur, mais pas suffisamment. Toute la semaine j’ai marché avec cette douleur lancinante. Vacharde, elle est plus ou moins présente, parfois totalement absente avant de se rappeler à mon bon souvenir.
De plus, en manipulant la jambe, on sent très bien que la texture n’est pas la même. Sur une jambe c’est lisse, sur l’autre on sent comme de la tôle ondulée sous les doigts. Ce samedi matin, ma kiné m’a même fait écouter la différence. En tapant sur ma jambe droite on entend le bruit de l’os tu tibia, en tapant sur ma jambe blessée, pas de bruit. Il y a une couche qui fait tampon. C’est le signe que l’inflammation est toujours là et que les tissus sont encore gonflés.
Difficile alors de penser que je pouvais vraiment courir 42,195km dimanche avec la douleur potentiellement là du premier au dernier kilomètre. Autour sur un 5km ça passe vite, là sur un marathon c’était difficilement jouable.
Plus dans l’ambiance
Cette période de deux semaines d’arrêt correspondait dans mon programme à l’affutage pour faire du jus. Moins d’entraînement, du repos, une alimentation bien cadrée et les préparatifs. Sur le coup je me suis dit que ça tombait finalement au moment où cela poserait le moins de problèmes.
Et dans les faits, du jus j’en ai fait ! J’ai envie d’aller courir. Mes jambes trépignent ! Cette envie était justement la chose à atteindre pour être prêt. Ajoutez à cela que je n’ai pas été aussi léger au niveau du poids depuis des années ! Physiquement, si on enlève la douleur, j’étais prêt.
Mais ces deux semaines de soins m’ont aussi sorti de l’ambiance de la course. Cette période m’a éloigné petit à petit de la fête que j’attendais. Ce jour qui devait être une grande fête d’anniversaire s’approchait sans que je sois dans l’ambiance.
Alors que je n’avais normalement qu’à me concentrer sur les préparatifs pour le jour J, mon esprit a été happé par la blessure. Je scannais le web à la recherche d’une solution pour strapper sans avoir mal, à lire les discussions sur les forums de course pour trouver des manchons de compression adaptés ou parfois un peu d’espoir à travers des témoignages. Mais au fil des jours je me suis surtout demandé si tout simplement je pourrais courir. Au lieu d’être à fond je commençais donc à y aller à reculons. Et ce n’était vraiment pas l’idée que je me faisais de ce premier marathon.
Enfin, il y avait une deadline. Celle de l’hôtel que nous avions réservé pour la nuit à Lyon. J’avais jusqu’à jeudi soir pour annuler l’hôtel sans frais. J’ai tout fait tourner dans ma tête les différentes options. Ce fut tempête sous mon crâne pendant les dernières heures. Et puis jeudi après-midi, j’ai appuyé sur le bouton annuler.
J’ai donc préféré renoncer plutôt que prendre le risque que cette fête tourne au cauchemar. Pas de marathon donc pour moi ce week-end. Mon projet au timing parfait, courir 42,195km le jour de mes 42,195 ans tombait à l’eau.
Et maintenant ?
Je dois maintenant digérer. Je pensais à cette idée de marathon depuis l’an dernier. Je m’étais inscrit en avril, j’avais débuté la préparation de 12 semaines en juillet, investi des heures de temps d’entraînement, surveillé mon alimentation… J’ai sué des litres pour être prêt pour ce grand jour. Je ferai d’ailleurs un article bilan de ce que j’ai appris de cette préparation.
Je m’étais conditionné pour ce marathon, j’avais visualisé ce grand moment quand c’était dur pendant les entraînements. J’en avais même rêvé encore en début de semaine. La déception est immense donc. Je pense que ça va rester coincé en moi, tant que la course ne sera pas passée.
J’ai tout de même commencé à réfléchir à la suite et comment arriver à devenir marathonien pour mes 42 ans. Il y a beaucoup de marathons dans une année, mais pas tant que ça si on tient compte du calendrier, il me reste que 3 mois, et de mon agenda. On m’avait par exemple suggéré d’aller courir le marathon de La Rochelle, mais c’est difficilement jouable sur le plan de l’organisation. Lyon était à 1h30 de route, La Rochelle c’est presque 5h et je dois assurer 6 heures de cours le lendemain. Je ne le sens pas trop.
La solution la plus facile est de courir le marathon de Clermont le 21 octobre. Je ne suis pas fan de son parcours, il ne correspond pas vraiment à ce que je voulais comme premier marathon. Outre la symbolique de la date, c’est pour ça que j’avais choisi Lyon à l’origine. Mais Clermont a un but solidaire. Organisé par le Secours populaire, l’argent des inscriptions financera des licences sportives pour des enfants. Au moins c’est courir pour une bonne cause. Et ça me plait bien dans l’esprit.
Reste à savoir si c’est possible. J’ai désormais observé une période de 14 jours de repos. La douleur reste présente en marchant, mais cela dépend des moments. En fait j’ai surtout mal dans les descentes très raides ce qui s’explique par les tensions musculaires engendrées par une descente. Le muscle qui travaille pour retenir le poids du corps est justement celui au cœur de cette périostite.
Ma kiné n’était pas certaine que ce soit possible, mais a constaté qu’une bonne partie de l’inflammation a aussi bien diminué. On continue donc le même protocole. Je vais aussi voir un podologue spécialisé en course à pied pour analyser ma foulée sur son tapis de course. Enfin, on peut aussi penser qu’avec les techniques imaginées pour courir dimanche, taping ou manchons de compression, je devrais pouvoir courir dans 15 jours.
La difficulté bien entendu c’est de savoir dans quel état physique je serai et ce qu’il me restera de ma préparation. Faire une pause de plusieurs semaines engendre nécessairement une perte de vitesse et de capacité à courir dans les allures prévues. Mon ambition était de finir, mais aussi courir entre 3h30 et 3h45. Difficile d’imaginer pouvoir le faire. L’objectif sera donc de finir et d’aller chercher la médaille de finisher. Et surtout d’arriver le sourire.
Mais la grande question est de savoir s’il faut recourir ou pas. Courir dimanche allait faire mal, mais ne pouvait pas aggraver la blessure selon les retours médicaux que j’ai eus. Mais est-ce que courir dans 15 jours ne peut pas ralentir la guérison et prolonger le temps de soin ? Telle est la question désormais.
Il faut que je me décide vite, car les inscriptions sont ouvertes pour quelques jours encore. Dans tous les cas, pour courir dans 15 jours il va falloir que je puisse reprendre l’entraînement en endurance. Le temps va donc passer très vite. Une nouvelle course a débuté, et comme la précédente c’est pour me présenter sur la ligne d’arrivée.
Merci à tous
Pour fini, je voudrais vous remercier. J’ai reçu de nombreux messages de soutien super sympas ces derniers jours. J’ai essayé de remercier chaque personne individuellement sur Instagram et Twitter. Mais j’en profite ici pour faire un merci collectif.
Désolé pour tes pépins de santé qui ne permettent pas d’aller tout de suite au bout de ton aventure. L’important, c’est le voyage, pas la destination. Ta formidable préparation au marathon est déjà une belle victoire en soi. Tu auras d’autres opportunités avant tes 43 ans, j’en suis sûr.
Merci Jean-Baptiste. En fait je pense que j’ai déjà en partie trouvé l’opportunité…